mardi 10 avril 2012

Selva, partie 6 : Retour en bateau à Yurimaguas

Le retour, à contre courant, durera 22h, soit plus du double que l’aller. On achète quelques trucs sur le port, le bateau prend un peu de retard (bien que cette notion n’a pas de sens à cet endroit…) donc j’en profite pour essayer l’aguaje, fruit d’un palmier. La vendeuse ainsi qu’un habitant m’expliquent comment ça se mange, la technique de râper la peau avec les dents pour recracher est amusante, mais je suis peu efficace !


On part sous un ciel chargé, et après quelques minutes la pluie commence à tomber, contrastant avec la chaleur qui allait être étouffante. Le voyage est assez monotone, on s’endort de nouveau bercés par le ronflement du moteur, on prépare ce que l’on fera en rentrant à Lima, on pense, on réfléchit, on s‘imagine des choses et on se souvient de tout ce qui vient de se passer. Puis vient l’heure du déjeuner, que mon ami aura du mal à avaler ! La banane est farineuse, la viande caoutchouteuse et le riz n’est pas fameux… mais c’est délicieux comparé à ce qui sera servi le soir : du riz au lait (ou plutôt du lait au riz) difficile à avaler. Cette fois-ci, je ne peux pas l’aider à finir, et c’est donc sans même l’avoir commencé qu’il le jettera par la fenêtre !
Sur le Río Huallaga
Le coucher de soleil est une fois de plus somptueux. C’est ce voyage en bateau qui m’avait tant fait rêver du Pérou avant de partir. Les sensations que l’on a lorsqu’il pleut, cette joie mêlée à une nostalgie assez mystérieuse que je ne m'explique pas, la gorge qui se noue sans raison, ce soleil harassant qui illumine le paysage d’une lumière que je ne connaissait pas, cette chaleur qui nous enveloppe lorsqu’on s’endort, les couchers de soleil qui donnent un tout autre aspect à la forêt, cette lenteur, cette monotonie, ces… bref, j’kiffe la jungle !
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Qui dit coucher de soleil dit nuit, qui dit nuit dit Cumbia (musique latino-américaine qui au Pérou est surtout représentée dans l’Amazonie), qui dit cumbia dit électricité, qui dit électricité dit générateur et qui dit générateur dit nuit sans dormir ! Eh oui, on s’est mis dans la mauvaise partie du bateau : dans mon hamac, en plus du bruit insupportable, je reçois l’échappement en pleine figure ! On en profite donc pour s’asseoir sur le toit, discuter en admirant le ciel étoilé qu’aucune lumière ou presque ne vient polluer. C’est seulement entre 23h et 2h qu’on pourra s’endormir dans le hamac. 11h, au rythme de l’Amazonie, ça fait tard !
Ce voyage est magique, et il se finit très tôt le matin à Yurimaguas (toujours dans l’hôtel 4****). On passera la journée à se balader dans Yurimaguas en traversant le marché, en admirant les anciennes demeures des grandes fortunes de la jungle qui étaient recouvertes d’azulejos importés du Portugal. Ces merveilles ne sont pas rénovées, la moiteur de la jungle et les affiches électorales sont les seules à s’occuper d’elles.
Entrée du marché de Yurimaguas
Une de ces maisons
Pour déjeuner, on se dirige vers le restaurant sans prétention d’un hôtel. C’est notre premier repas depuis la sortie de la jungle : les assiettes sont gigantesques ! La milanesa de carne de mon ami est plus large que lui !!! Mon Lomo Saltado est tout aussi incroyable. En digérant, j’en profite pour admirer les bâtiments publics, ainsi que le local peint d’une radio locale. Ce village est petit, isolé, il n’y a pas l’air d’avoir grand-chose à faire, mais il est vraiment agréable.

Plaza de Armas de Yurimaguas
Local de Radio Televisión Oriente
Vue sur le fleuve et la forêt sous la pluie
Après une journée de repos à Yurimaguas, on repart, non sans problèmes, vers Lima, en faisant une halte à Trujillo dans le désert côtier. On a manqué le bus Tarapoto – Lima à cause d’un éboulement sur la route : on y est restés bloqués trois bonnes heures (c'est-à-dire rien dans la région). Je regrette un peu de ne pas avoir passé plus de temps à Tarapoto, car j’ai vraiment adoré cet endroit à l’aller, mais retrouver la vie liménienne après cette aventure inoubliable avait du bon !
Le fameux Lomo Saltado, avec la milanesa XXL

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