mardi 10 avril 2012

Selva, partie 5 : 4 jours suivants dans la jungle

Le 4ème jour, lors du voyage, j’arrive à prendre un toucan en photo. J’en avais aperçu un lors des premiers jours et dans le Petén au Guatemala, mais impossible de bien les voir et de les photographier. Je suis content parce qu’il est resté longtemps sur la même branche, visible. On installera tôt le campement pour faire deux ‘‘promenades’’ en forêt : une de jour, une de nuit. La différence par rapport à la première fois, c’est que le chemin… n’existe pas, c’est à nous de le faire. Beaucoup d’insectes en tout genre, de boue, de plantes et autres réjouissances ‘‘bien sympathiques’’.
Le toucan
Vue depuis notre campement du 4ème jour
La marche de nuit était vraiment exceptionnelle ! En y allant en bateau, de nuit, Wellington notre guide aperçoit quelque chose sur un arbre. On se rapproche : une grenouille minuscule ! Pleins d’yeux nous regardent, des lucioles s’envolent lorsqu’on s’approche et des petits mammifères fuient. On ne verra pas beaucoup d’animaux à cause des pluies car la zone est trop inondée, mais on passera quand même à quelques cm d’une magnifique tarentule.
Une tarentule, presque de la taille de la main
Le soir suivant, on en retrouvera une pareille, mais dans la chambre. Ne sachant pas si elle est vénéneuse, je n’ose pas la tuer et on appelle un des guides. Une fois morte, Sonia la prend par les pates pour la jeter par la fenêtre (les 5ème et 6ème nuits, on retrouve les maisons, avec des murs en bois !)
Notre campement du 3ème et 5ème jour. On était à 10 dessus le 3ème jour. Mon estimation : 2.5m² par personne
Un petit insecte tout bizarre, pas si petit comparé à la largeur du T-Shirt…
Le chemin du retour nous est paru beaucoup plus long et monotone, sans doute parce que l’effet ‘‘découverte’’ s’était dissipé. On a pu cependant observer d’autres animaux et des paysages magnifiques. Les guides ont du ramer à contre-courant pendant trois jours, leur effort laisse bouche bée : les voir travailler autant tout en sachant qu’il est impossible de les aider (les rames en bois sont très lourdes, les épaules me faisaient mal après 10 minutes dans le sens du courant !) est vraiment frustrant. Les deux derniers jours ont été marqués par de fortes pluies : le pic de la saison se rapprochait ! On était sous une bâche en plastique, avec les sacs et la nourriture, pendant qu’ils continuaient de ramer, sans s’arrêter. Des orages ont éclaté, un éclair suivi quasi-instantanément d’un bruit sourd nous indiquant que l’orage était vraiment (vraiment !!!) tout près.
Des singes moines magnifique sur une photo vraiment pas top!
Les perruches et perroquets font leurs nids dans des arbres morts,
que les oiseaux charpentiers (les pics) ont auparavant percés.
Ces 7 jours dans la jungle n’ont vraiment pas été faciles. Il faut s’habituer à l’absence de tout confort, aux vêtements lavés dans la rivière, qui deviennent orange après quelques jours à cause de la boue (le fait qu’on ne sait pas les laver doit jouer aussi…), aux longues heures passées dans le canoë en plein soleil, à luter parfois contre le sommeil alors que les guides rament sans relâche. Mais l’expérience est incroyable ! Le fait de vivre sur la rivière en permanence est magique. L’eau tonifie au réveil, rafraichit dans l’après-midi et détend avant de se coucher. On a dormi pendant une semaine à ‘‘ciel ouvert’’, avec juste un matelas très fin et une moustiquaire, au plus proche de la forêt, dont l’activité nocturne est fascinante. J’ai eu l’impression de sortir de la forêt fatigué, mais d’avoir paradoxalement fait le plein d’énergie. On a payé notre séjour bien sûr, mais pendant une semaine, ce n’est pas l’argent qui nous a fait manger : c’est la pêche quotidienne, aléatoire. On est loin de tout, une montre n’a pas de sens à cet endroit. On se couche lorsque la nuit tombe, on se réveille peu après que le soleil se soit levé, le rythme est sain et vraiment agréable. Se demander l’heure est absurde, et on oublie cette question dès qu’on rentre dans la réserve. Pas de technologie, pas de moyen de communication, juste nous, la nature vraiment hostile, et les guides qui ont tout fait pour nous la faire découvrir.
La nature exubérante tout au long de notre trajet
L’orage qui arrive
Un oiseau charpentier rouge (on le retrouve au Guatemala, il doit être dans toutes les forêts
tropicales d’amérique). On en a aussi vu un jaune, beaucoup plus rare apparemment !
On quitte la forêt et on rentre à Lagunas sous un orage tropical. Le soir, le seul restaurant est fermé, on mangera donc quelques gâteaux secs. Le lendemain, après être passés une dernière fois au local de l’agence, on s’apprête à repartir, par le même bateau que celui qui nous a amené.
Au camp d’entrée/sortie de la réserve, sous la pluie
Une maison assez représentative de Lagunas, en bois, toit en feuilles de palmiers, et avec la cour à côté
Le port de Lagunas, tôt le matin, pendant la saison des pluies
Ah, au fait, j’ai réussi à traverser la rivière, mon orgueil est sauf ! J’ai galéré, parce que le courant est fort à cette époque, mais je l’ai fait ! Une des femmes qui garde le poste était en train de se baigner, et lorsque je reviens, quelqu’un lui dit : ‘‘pourquoi tu n’es pas allée plus loin ?’’, ce à quoi elle répond : ‘‘non, j’ai peur, il y a des…’’. Je n’ai pas compris ce que c’était, mais vu qu’ils sont habitués à tout, elle devait avoir une bonne raison de ne pas le faire, et moi de pousser un bon : GLOUPS.

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