mardi 3 avril 2012

Selva Partie 2 : Yurimaguas


Yurimaguas, à 3h de bus de Tarapoto, est un gros village sur une rive du Río Huallaga. Dès notre arrivée, on rencontre le responsable de l’agence avec laquelle on entrera dans la jungle : on voit la question du logement (hôtel 4 étoiles à 4€ la nuit, en dormant dans les chambres au sous-sol), on achète hamac et cordes, 2 ou 3 provisions, beaucoup d’anti-moustique, et on profite de la fin d’après-midi pour se balader, repérer un coin où manger et se connecter à internet ! Ca sera notre dernière soirée avec le ‘‘confort’’, bien que jusqu’ici, et tout au long du voyage, il n’y aura pas d’eau chaude !
Vue depuis la terrasse de l’hotel : vautours, río Huallaga, palmiers, port, toits en taules rouillés façon  tropiques, rues en terre battue et, qui ne ressort pas vraiment, ciel américain, grandiose !
Yurimaguas est un de ces villages qui a grandit avec les barons du caoutchouc. Il ressemble beaucoup à Iquitos, la grande ville de la jungle péruvienne, qui fût l’une des plus riches au monde (film à voir : Fitzcarraldo, de Herzog). La cathédrale est très particulière (et identique à celle d’Iquitos), les édifices publics  très colorés : bref, la Plaza de Armas a vraiment du charme et le hamburger méga suprême (ou quelque chose dans le genre) du salon de thé remplit vraiment le ventre!
Sans commentaires
Avant d’aller dormir, on décide de marcher jusqu’au port, histoire de repérer la route pour le lendemain (et de digérer). L’ambiance est particulière : les marins on tous le T-shirt remonté au dessus du nombril (en le retenant grâce aux coudes : on le découvrira plus tard, cette technique est utilisée par tous les hommes pour se rafraîchir), ils sont pieds-nus dans la boue, dans les cantinas en train de boire ou à côté des bateaux en train de parler. Il n’y a pas de quai : une planche en bois permet de monter sur le bateau directement depuis la ‘‘route’’. On décide de ne pas faire demi-tour, en suivant la route boueuse : les maisons (sur pilotis) en bois ne sont pas fermées, tout le monde entend tout le monde, on parle avec ses voisin de l’autre côté de la rue sans sortir de chez soi, le linge sèche devant l’entrée. Une pirogue est au milieu du chemin : dedans, une femme allaite son enfant, tout en discutant avec le voisin assis chez lui, la porte ouverte. Les gens n’ont rien (enfin si, une maison, ce qui n’est pas négligeable), mais l’ambiance est très différentes de Lima, beaucoup (beaucoup !) plus décontractée. Il va faire nuit : un petit tour par internet sur la Plaza de Armas, et puis dodo. Enfin dodo… douche gelée (ça fait déjà la 4ème, mais ce n’est que le début !) puis on se met au lit sans pouvoir dormir ! Les gamins jouent au foot dans la rue et crient le fameux ‘‘GOOOOOOOOOOOOL’’, si caractéristique du monde hispanophone, toutes les 2 minutes, pendant que le magasin d’électroménager continue de diffuser du reggaeton jusque tard.
A côté du port de Yurimaguas
En se couchant, au ventre déjà rempli s’ajoute cette petite boule d’angoisse sur notre avenir proche : le lendemain, on prend le bateau de 8h pour se rendre dans un petit village de 4500 habitants, à 10h de Yurimaguas. On restera dans la zone plus d’une semaine, complètement coupés du monde moderne et de tout repère. A 7h30, on se met en marche pour le port. Les marins chargent le bateau (El Romántico IV), on pose les sacs et on se met dans le hamac, le ventre rempli de bananes frites, de chorizo et de viande de porc frite elle aussi (la cecina, délicieuse !)
El Romantico IV, notre bâteau ! Un autre bâteau, dont on est content qu'il ne nous soit pas réservé !

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