mercredi 4 avril 2012

Selva Partie 3 : Yurimaguas - Lagunas

Le bateau part vers 9h, et le voyage durera environs 10h sur le Río Huallaga avant d’arriver à Lagunas, porte d’entrée de la réserve Pacaya-Samiria. Le village s’éloigne vite pour laisser place à l’immensité de la jungle, et très rapidement on prend le rythme : c’est lent, très lent, (mais pas trop lent : qui trouvera la référence ?). La chaleur devient étouffante, le sommeil nous prend et rapidement, tout le bateau s’endort.
Yurimaguas qui s’éloigne, un peque peque qui nous suit
Le midi, ce sera pâte trop cuites, riz et viande-caoutchouc, le tout accompagné de banane cuite ultra-dure : chacun va voir la cuisinière avec sa gamelle pour obtenir sa ration, et une fois celle-ci finie, la lave dans le bac qui sert entre-autres à se laver les mains après les chiottes, à se rafraîchir, et même à boire ! Après seulement 3 jours, une évidence : il ne faut pas être trop à cheval sur l’hygiène en Amazonie !
Une maison isolée en bord de fleuve
L’après-midi, alors que le soleil brûle même à travers les nuages (et à travers ma chemise transparente-premier prix de Gamarra), je décide de monter sur le toit du bateau. Loin derrière moi, à l’horizon, je vois les derniers contreforts andins. Devant il n’y a rien que des arbres et de l’eau, la plaine amazonienne, que l’on imagine infinie. Cependant, on n’est pas dans la jungle profonde : les rives sont parsemées d’habitations et de cultures (de bananiers surtout). En fin d’après-midi, on s’arrête quelques minutes pour décharger des marchandises (poulets) à un village qui n’a rien ou presque, mis à part un immense drapeau péruvien hissé sur ce qu’on imagine être la Plaza de Armas.



Parfois, on passe par un bras de la rivière : on entend alors tous les insectes, la rive étant très proche. La végétation d’un vert profond et la rivière très sombre (marron) font ressortir le blanc des troncs d’arbres. Entre deux ‘‘sorties’’ sur le toit, je reste dans le hamac, en faisant plusieurs siestes. En fin d’après-midi, alors qu’il vient de pleuvoir un tout petit peu, je remonte sur le toit et j’aperçois sauter trois dauphins : deux gris et un rose (bufeo), typique de l’Amazone. 
Sur le toit en compagnie de poulets, lors d’un passage
par une partie inondée en saison des pluies
Le coucher de soleil est  splendide, la nature entière prend une couleur dorée, le ciel s’embrase peu à peu en passant par le bleu, violet, rose, orange, rouge.
Puis vient le meilleur moment de la journée : l’arrivée de nuées de moustiques ! Les lumières s’allument et la cumbia amazonienne tente de cacher le bruit du générateur. La chaleur ne tombe pas encore, et après quelques dizaines de minutes, on arrive à Lagunas, accueillis par une de nos guides qui nous donne RDV pour le lendemain. On essaye de trouver un coin pour manger notre dernier ‘‘vrai repas’’ : le choix n’est pas très compliqué puisqu’il n’y a qu’un restaurant/épicerie qui ne sert que du poulet-frites. Une petite bière au pouvoir rafraîchissant incroyable, un dernier Inca Kola, et c’est l’heure de (re)prendre une douche puis de dormir. Enfin, d’essayer de dormir : l’oreiller épais est tellement dur que le mal au cou me réveille tout au long de la nuit !

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