Sur la route de Chosica, on longe les Cerros du Cono Este. Plus au Sud de la ville, certains de ces Cerros sont complètement recouverts d'habitations. |
Même chemin, mais cette fois-ci on s’y rend en compagnie
d’un groupe d’étudiants de l’UNMSM (l’université péruvienne la plus
prestigieuse) avec un de leur professeur. Première nuit au village de San Pedro
de Casta : l’hôtel propose une chambre plutôt ‘‘rafraichissante’’ je
dirais. On se serait bien passés de cette caractéristique, qui est pourtant
appréciable dans certaines parties du Pérou, en plein hiver andin !
Le village de San Pedro de Casta |
Le lendemain, on monte jusqu’au site, en ayant acheté plus
de bois que la fois dernière (on tiendra seulement jusqu’à 8h le soir…). Pour
vivre l’expérience, et pour mon orgueil très certainement, je veux absolument
monter à pied, délesté de mon sac à dos qui accompagne des amis montés à cheval
pour leur premier séjour dans les Andes.
On se fait doubler par tout le monde, hommes, femmes, ânes, touristes à cheval et même troupeau de taureaux (j’ai encore en tête le : ‘‘Ecartez-vous !’’). Tout le monde sauf une petite vieille de 83 ans, presque aveugle, qui doit parcourir ce chemin tous les jours pour s’occuper de ses bêtes. Pas de chance, son corral est situé tout au bout du chemin, à 4000m d’altitude, et chaque journée commence donc pour elle par 3h de marche. On a passé une bonne partie de la montée à discuter : son quotidien force vraiment le respect.
Paysage andin durant de la matinée |
On se fait doubler par tout le monde, hommes, femmes, ânes, touristes à cheval et même troupeau de taureaux (j’ai encore en tête le : ‘‘Ecartez-vous !’’). Tout le monde sauf une petite vieille de 83 ans, presque aveugle, qui doit parcourir ce chemin tous les jours pour s’occuper de ses bêtes. Pas de chance, son corral est situé tout au bout du chemin, à 4000m d’altitude, et chaque journée commence donc pour elle par 3h de marche. On a passé une bonne partie de la montée à discuter : son quotidien force vraiment le respect.
Arrivés en haut, contrairement à la première fois, on peut
partir explorer les lieux. Au programme : se rendre au bord du précipice pour
vraiment se rendre compte de ce que l’on a fait en Novembre (c’est une fois avancé
sur la pierre que l’on prend conscience de la force du vent…) et faire un tour
du plateau rocheux.
On croisera un troupeau de chevaux et un groupe d’étudiants
(ou le contraire), une petite lagune au reflet remarquable, un cactus dont la
fleur rouge vif détonne vraiment dans cet environnement minéral que les
couleurs ont fui, et des ruines de l’époque Inca qui nous posent une question
centrale dans notre voyage au Pérou : mais pourquoi ?
... |
Pourquoi avoir choisi de vivre à cet endroit ?
La nuit sera encore une fois très difficile. Je ne parle pas
du taureau qui broute juste à l’entrée de notre tente et qui passera la nuit en
liberté parmi nous, mais de mon duvet ultra-compact acheté pour la jungle qui
combiné à la tente sans doublure (c’est juste la chambre sans la toile
extérieure) ne protège pas vraiment du froid : des goutes d’eau glacée me
tombent même dans le cou au petit matin… C’est une de ces nuits où, ne trouvant
pas le sommeil, on regarde l’heure en se disant ‘‘il doit être 4h, le jour va
bientôt se lever’’ avant de se prendre en pleine face la dure réalité : il
est à peine 11h du soir… On en vient à aimer le soleil de tout son être,
d’attendre avec une impatience qui ressemble bientôt à du désespoir ses rayons
divins. C’est peut-être pour cela que les Incas étaient ‘‘los hijos del Sol’’.
On entre dans un état presque second : au petit matin, on reparle de la
nuit entre nous, et c’est l’autre qui nous raconte ce que l’on a fait ou ce que
l’on a dit, sans que l’on ne soit capable de s’en souvenir.
L'amphithéâtre de Marcahuasi, sans nuages cette fois. |
De retour à San Pedro de Casta, on se rend vite compte qu’on ne tiendra pas tous dans le seul bus de la journée (25 places) : en plus du groupe d’étudiant, les 16 touristes péruviens d’un autre groupe plus quelques autres veulent monter eux aussi. On arrive à avoir des places assises, au bord de la fenêtre côté ravin : le bus est bondé et surchargé, des gens sont debout serrés dans l’allée, pas une personne de plus ne peut monter et chacun a un gros sac à dos. On se rend compte que le ravin parait proche, on ne voit pas du tout la route en se collant à la fenêtre. Un constat s’impose vite : le bus penche ! Arrivé au ¾ du chemin, le chauffeur (un petit vieux) descend et remarque qu’une roue est crevée… Pendant tout le trajet, on a essayé de parler en permanence de quelque chose pour oublier la route, mais à chaque virage les mêmes rires crispés, suivis tout de suite d’un autre thème de conversation. S’il y a une route au bord des ravins dont je me souviendrai, c’est celle-là ! Quelle douce sensation que celle de retrouver la ‘‘terre ferme’’ une fois à Lima !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire