mercredi 3 août 2011

Primera Semana


Latinoamérica, enfin ! Derrière moi la douceur toulousaine, la pluie tourangelle et le soleil madrilène, me voilà à Miraflores. Ici, c’est l’hiver, il fait gris, on se refroidit vite (15°), la pollution fait suffoquer dans les grandes avenues, l’insécurité est bien présente (premier vol vu le soir même…) : pas de doute, c’est bien Lima !

Vue depuis la terrasse de l'hôtel à Miraflores
Pas de problème avec l’hôtel réservé avant le départ (Explorer’s House, Av Alfredo Leon, je le recommande !), ma première mission est de me trouver un logement : chose faite 30h et 6 coups de fils après être arrivé. Ca me laisse du temps pour me promener un peu.
Parque del Amor, Miraflores
               
Inscriptions Quechuas au Parque del Amor
Miraflores, c’est le ‘‘centre’’ moderne de Lima : discothèques, bars branchés, hôtels et centres commerciaux de luxe. Il faut avouer que Larcomar est impressionnant, construit presque en hémicycle à même la falaise, ouvert sur le Pacifique. Sur le haut de la falaise se suivent différents parcs impecables, biens surveillés, tandis qu’en bas les surfeurs s’entrainent sur un océan-poubelle.

Falaises et plages de Miraflores
              
Au loin, on aperçoit le Morro Solar que les bidonvilles de Chorrillos commencent à envahir. Heureusement que le christ, ‘‘cadeau’’ de Garcia au peuple liméñen péruvien, vient d’être installé. Cet amas de verre et béton, cette concentration de richesse et ce malecón avec vue imprenable sur la misère donnent envie de gerber, mais il vaut surement mieux habiter ici plutôt qu’en face…

Morro Solar, et Chorrillos
               
Ces 2 jours à Miraflores sont l’occasion d’une première approche de la gastronomie péruvienne : UN REGAL ! Ici, un simple sandwich de chicharrón, avec Camote (porc frit et sorte de patate douce, frite elle aussi) à 2€50 (extrêmement cher pour beaucoup de péruviens) se transforme en repas inoubliable. Une amie de l’université où je vais étudier m’a invité à un restaurant fusión : ceviches, tiraditos et Tacu Tacu con lomo saltado, entre-autres, le tout arrosé d’un bon Pisco Sour (le cocktail national), suivis de churros (avec du dulce de leche, Charlyse si tu lis ces lignes…) : j’ai mangé jusqu’à n’en plus pouvoir, les plats étaient tous plus délicieux les uns que les autres. Normal : ce restau est celui d’un des chefs les plus reconnus du pays. On m’avait prévenu qu’à Lima on mange très bien (quand on en a la chance …) : après 24h sur place, c’est confirmé !

Parcs entre Malecon et falaises, à Miraflores
               
Me voilà donc installé à Jesús María, ancien quartier de la haute, aujourd’hui peuplé par la classe moyenne. Vraiment tranquille (du point de vue Latino-américain…), sécurité impeccable, proche de la fac, la voisine prépare du chicharrón le dimanche… rien à redire, je me sens bien ! La femme de ménage de la maison m’accompagne m’acheter draps, couette, oreiller etc… On va là où c’est le moins cher, direction La Victoria, district le plus peuplé de Lima (plus de 700 000 personnes) et très populaire, certainement la zone la plus marchande de la ville. Bien évidemment, je suis le seul blanc dans les environs, les péruviens les plus clairs ne s’aventurent pas ici. Rien que pour ça, je suis heureux d’avoir pris cette chambre, au lieu d’une maison d’étudiants pour étrangers.
Ma rue, à Jesus Maria
             
Les 28 et 29 Juillet, c’est fête nationale au Pérou, et ici, la nation ça passe avant tout le reste ! Il suffit de parler 10 minutes avec un péruvien riche ou pauvre pour s’en rendre compte : leur pays, c’est leur bien le plus précieux. Pendant ces 2 jours, hisser le drapeau national à sa maison est obligatoire sous peine d’amende.

Le 28 donc, direction  la Plaza de Armas, centre historique, avec l’espoir de voir le président Humala (c’est son investiture). Je mange dans le premier restau venu, pas très propre (c’est un euphémisme), en me rappelant trop tard que les légumes non-cuits me sont interdits dans ces lieux… Seul blanc dans le restau (un groupe d’Amazonie est venu fêter le président élu), le proprio tente de me faire payer le double du prix affiché : ça ne marche pas et je m’en sors avec un repas pour S/.3.00 (0€75). Après plusieurs heures d’attente debout, la nuit tombe et je décide de partir : je n’ai pas vu Humala, mais la vice-présidente Marisol Espinoza et la présidente brésilienne Dilma Roussef. Un type louche m’a abordé, c’est un militant communiste : 1h plus tard, on est rejoint par le plus haut responsable du parti pour la région du Callao, le tout au milieu d’un groupe de fans du président (nationaliste, lui-même quechua) impressionés que ‘‘même un touriste étranger soit là pour l’investiture’’. Une bonne journée !

Le 29, c’est la journée de l’armée ! Direction l’avenue Brasil, à 5 patés de maisons de chez moi, pour voir le défilé militaire. On m’a dit d’arriver à 3h du mat’ pour avoir une place, j’arrive à 9h, effectivement, je suis en retard, même si le défilé ne commence que dans 2h. Ici on loue aux spectateurs des chaises, des tabourets, le toit de sa maison, de son commerce, de l’église… L’ambiance est joyeuse, les vendeurs ambulants sont là depuis longtemps, on crie, on achète et on vend, on rigole, on blague, on essaye de se frayer un chemin… Deux filles se bâtent et sont séparées par une policière, sous menace de les emmener au commissariat : ses deux collègues et tous ceux autours en rigolent encore. 11h, le défilé commence : on en prend pour 3h30. Si une troupe passe sans saluer, on entend un ‘‘saluda pues !’’ ou ‘‘un beso, hueco’’, et tout le monde rigole. Si la troupe effectue une manœuvre, ou mieux encore, si un char vise le public avec son canon, tonnerre d’applaudissements et de cris patriotiques. Les sauveteurs en hélicoptère suspendus dans le vide, les Húsares de Junín, ceux qui ramassent la merde des chevaux, tous sont applaudis car péruviens et fiers de l’être. Le Pérou est fier et heureux de son armée : patriotisme démesuré, ou les temps ont vraiment changés ? Gageons que ce soit un peu des deux, voyager à l’intérieur du pays permettra d’y repenser.
C’est tout pour cette semaine, je vais bientôt commencer la fac donc j’aurais moins de choses à dire (et moins de temps pour les écrire…). La prochaine fois sera plus courte, à bientôt !

Terrazas, à Miraflores. Location de cours bord de mer, ramasseurs de balles compris !

Petits détails amusants (ou du moins, qui m’amusent…) :
                - Les policières sont vraiment sexy ici ! Bottes en cuir à talons, uniformes taillés ‘‘serrés’’, jupe ouverte sur le côté, chignon, rouge à lèvre et maquillage parfaits… Les voleurs ne doivent pas courir vite à Lima !
                - Pendant le défilé, une femme (la mère d’une des filles qui s’est battue) m’a parlé. Au bout de la 4ème fois, elle s’est rendue compte que je n’étais pas péruvien, et que le petit vieux à côté de moi, perché sur son tabouret, n’était pas mon père. Thibault heureux !
                - J’ai mangé la salade dans le restau sale, et j’ai pas de séquelles !

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