dimanche 4 septembre 2011

Mardi à Ancon


Mardi 30 Août, c’est férié à Lima, et ça tombe bien parce que lundi soir s’est terminé à 4h du mat’ avec un peu de pisco dans le sang, mélangé entre-autres à des fruits tropicaux et de la coca (la feuille…). La relation cause à effet n’est pas très claire, mais en tout cas niveau cocktail, ils assurent à Lima !

C’est donc après 3h de sommeil que je rejoins ma compatriote. On sait qu’une combi (transport collectif de Lima, article spécial avec photos plus tard !) passe au croisement de 2 avenues, que la destination s’appelle Ancon, que c’est au bord du Pacifique, et qu’il vaut mieux y aller avec des péruviens : on est parti !

Après une bonne heure de voyage sur la panaméricaine nord, au milieu de quartiers  plus que ‘‘moyen-moins’’, un changement de combi imprévu car on était les 2 seuls à bord (le chauffeur nous paye le ticket), on arrive sans le savoir à Ancon. L’ayudante (celui qui aide le chauffeur, indique la route, fais payer les voyageurs, etc) nous demande où on va, on ne sait pas, et on lui dit au balnéaire, puisqu’on a lu qu’il y a 40 ans il y en avait un… Il nous dit de descendre car c’est là : on est entourés de montagnes, pas d’océan en vue, juste une rue poussiéreuse dans un quartier vraiment défavorisé (au moins) où les garages sont alignés. C’est l’endroit même où l’on n’a pas envie de se retrouver seuls tous les 2.

Mais l’ayudante nous a bien indiqué, puisqu’en marchant 10 minutes, on se retrouve à quelques pas seulement, mais à des millions de soles de là. L’ancien balnéaire existe toujours, même si l’on sent que sa grandeur est vraiment passée, et qu’il est vide en hiver.  La seule activité, mis à part quelques vendeurs ambulants, c’est le petit port artisanal. On se balade un peu : pleins de pélicans s’entassent sur un bâteau, une mouette mange un crabe devant nous, on aperçoit même une loutre !
Port d’Ancon, petit coin de tranquillité au nord de cette ville vraiment tentaculaire !

Partout sur les vitres, dans le parc d’un hôtel, etc. on voit des affiches ‘‘non au port !’’. On a un peu de mal à comprendre, mais en discutant avec un pécheur en train de réparer son bateau, celui-ci nous dit qu’un port de containers était en projet juste en face, toujours dans la baie d’Ancon : tout le monde s’est opposé, et ça a marché ! Ca a tellement bien marché que la baie a été déclarée zone protégée. On espère vraiment que cette information est exacte, car la baie, avec ses montagnes désertiques qui se jettent dans l’océan, est magnifique ! Le balnéaires gâche tout, mais doit créer d’innombrables emplois informels en haute saison, et le port vaut le détour !
Port et baie d’Ancon. A cause des nuages gris et du sable foncé, on distingue mal la limite entre ciel et dunes ou montagnes.

Après avoir parlé plusieurs minutes avec lui, le pécheur nous demande si l’on est espagnols ! Ca ne vaut pas un ‘‘vous êtes d’ici ?’’, mais on s’en rapproche ! On continue donc notre balade sur la plage, qui venait d’être envahie par un groupe de collégiennes qui nous font des grands signes de la main et nous disent toutes ‘‘hello’’ … On redescend de notre nuage, mais on leur répond en espagnol.

 La prof s’en rend compte, entame la discussion, et toutes les gamines la suivent : on a donc traduit des dizaines de prénoms en français, expliqué ce qu’est l’économie, la littérature, on leur a brisé le cœur car on n’ira pas au concert de Justin Bieber en décembre … Toutes sont adorables, et après des embrassades, pleins de bisous et une photo pour la prof, on continue, à la fois sous le choc et émerveillés ! Un petit instant de bonheur inespéré !
Hotel à Ancon, celui qui avait l’air le plus sélect.

Le soleil fait son apparition, et après s’être un peu éloigné de la plage, on décide de repartir, le ventre vide. Objectif, trouver un bus, ce qui est assez facile : on monte dans le premier que l’on croise puisqu’il va à Jesús María. Mais notre choix s’avère mauvais… Il est doté d’un claxon surpuissant, et le chauffeur en profite à chaque croisement, arrêt, dépassement… ou jolie fille !

On reprend la Panaméricaine au milieu de quartiers pauvres : le bord de route est une décharge à ciel ouvert, les montagnes qui nous entourent, envahies par des bidonvilles, sont à partir d’une certaine hauteur toutes vertes, ce qui est plutôt anormal en plein désert… On dirait qu’elles sont recouvertes d’une espèce de mousse, bien polluée et dégeulasse. Aucune explication scientifique, mais en tout cas on n’est pas les seuls surpris, les péruviens derrière nous le sont tout autant.
Plage à Ancon : qui est motivé pour une petite baignade ?
  
Comme tout bon programme à Lima, il se terminera le ventre plus que plein et les papilles plus que satisfaites, le tout pour 6 soles (1€50)

PS : Les photos ne sont pas top à cause du gris (à ce niveau ce n’est plus de la grisaille…), mais la baie est vraiment superbe !

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